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Alimentation sans régime

Publié le : 07/06/23
Temps de lecture : 5 min
  • Une alimentation saine et équilibrée est synonyme de bonne santé : il est donc essentiel de porter une attention toute particulière à l’alimentation des résidents et des patients. Attention toutefois aux restrictions excessives, qui peuvent se révéler totalement contreproductives pour la santé de ces derniers.

    L’importance de l’alimentation en établissement

    L’alimentation en établissement doit respecter les choix de vie et les habitudes alimentaires de chacun, tout en garantissant l’équilibre nutritionnel et l’adéquation des apports en fonction des besoins.  

    Pour cela une alimentation spécifique, via des supplémentations ou des diminutions de certains aliments, peut être parfois proposée pour répondre à des besoins précis mais en prenant garde que cela ne soit pas trop restrictif, au risque d’avoir des effets négatifs sur la santé du résident. 

    Par ailleurs, il est important de remettre en avant les bases d’une alimentation saine et équilibrée, synonyme de bonne santé, tout en favorisant le plaisir du repas. 

    Zoom sur l’alimentation thérapeutique

     Dans ses « Recommandations sur les alimentations standard et thérapeutiques chez l’adulte en établissements de santé », la SFNCM (Société Francophone Nutrition Clinique et Métabolisme) revoit le champ lexical à utiliser.  

    Le termes « régimes », « régime normal » ou « régime, quel qu’il soit », sont proscris et remplacé respectivement par « alimentation », « alimentation standard » ou « alimentation thérapeutique », faisant ainsi disparaitre l’idée de restriction. 

    Alimentation restrictive : attention aux risques de dénutrition 

    Les alimentations thérapeutiques trop restrictives peuvent exposer le résident à des risques de dénutrition, d’autant plus lorsque qu’ils sont sans prescription médicale. Elles induisent en effet un désintérêt alimentaire, une perte de plaisir et une situation anxiogène pouvant entrainer une diminution des apports et donc un état de dénutrition. Les risques de développer d’autres pathologies graves sont donc augmentés, et le niveau de dépendance est accru. Un cercle vicieux peut alors s’installer.

    Souvent, les risques associés à la dénutrition sont donc plus élevés que les risques liés aux pathologies type diabète par exemple. Dans de nombreux cas, la balance bénéfice / risque ne justifie donc pas le maintien ou la mise en place d’un régime restrictif. 

    A noter : au moment de l’admission en établissement, certains résidents suivent une alimentation thérapeutique restrictive depuis plusieurs années. Si celle-ci doit être abandonnée, un accompagnement peut s’avérer nécessaire, car le changement peut paraitre brutal pour le résident. 

    Point sur les recommandations appliquées aux alimentations standard et thérapeutiques

    La mise en place d’une alimentation thérapeutique spécifique peut toutefois être justifiée par un avis médical. Dans ce cas, seul le médecin traitant du résident est en capacité de le prescrire, au regard du rapport bénéfice / risque et après un questionnement sur l’intérêt de cette mesure. Sa pertinence devra ensuite être réévaluée régulièrement. 

    Dans ses « Recommandations sur les alimentations standard et thérapeutiques chez l’adulte en établissements de santé », la SFNCM (Société Francophone Nutrition Clinique et Métabolisme) fixe les principaux objectifs de ce type d’alimentation : 

    • Couvrir les besoins nutritionnels et s’adapter à la situation et aux besoins des patients 
    • Respecter le patient pour donner à l’alimentation tout son sens 
    • Rationnaliser et harmoniser les pratiques liées aux prescriptions de régime alimentaire 
    • Diminuer les contraintes qui pourraient induire des restrictions sur la prestation repas 

    Parmi les recommandations, il est précisé la volonté de « délimiter les restrictions, dans les alimentations thérapeutiques excluant certains nutriments, afin de ne conserver que les indications basées sur les preuves scientifiques et de les définir en regard de la balance bénéfice / risque de dénutrition ». 

    L’exemple du gluten : 

    Il n’est pas passé inaperçu !  Le « régime sans gluten » fait beaucoup parler de lui et les produits « sans gluten » se multiplient depuis quelques années.

    Cependant, une alimentation sans gluten n’est recommandée qu’en cas de maladie cœliaque diagnostiquée. La suppression totale du gluten peut déséquilibrer les apports nutritionnels, générer de la frustration et entraîner des conséquences négatives sur la santé des patients et des résidents.

    Cet exemple illustre bien le fait que certaines restrictions ne soient pas toujours nécessaires ! Dans ce cas, une alimentation équilibrée correspondra aux besoins nutritionnels du plus grand nombre.

    Les bases d’une alimentation saine et équilibrée

    Les principes d’une alimentation saine et équilibrée

    Comme mentionné ci-dessus, une alimentation variée, équilibrée et bien construite convient à la majorité des résidents. L’assiette du repas doit ainsi comporter des légumes, des protéines et des féculents. Des matières grasses (huile par exemple), des fruits et des produits laitiers viennent compléter l’assiette principale. Sans oublier, bien sûr, la boisson (eau) pour une bonne hydratation.  

    En France, les recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS) peuvent également être consultées pour aider à construire une alimentation équilibrée. 

    De bonnes pratiques pour faire de l’alimentation un plaisir 

    Pour favoriser la prise alimentaire, le repas doit être associé à un moment agréable et au plaisir de manger.  

    • Favoriser le plaisir  

    Le plaisir de manger ne passe pas que par l’assiette ! L’environnement du repas joue un rôle tout aussi important. Il est donc essentiel qu’un espace spécifique lui soit dédié. Cet espace doit être chaleureux : décoration des murs et des tables, végétalisation de l’espace, disposition des tables, choix d’une vaisselle esthétique etc. Les échanges entre résidents sont également à favoriser car ils contribuent à la convivialité et à l’aspect social du repas. Il est donc intéressant de conserver une certaine souplesse au niveau du placement des résidents, via le plan de table, pour respecter leurs envies d’échanges.

    des personnes prenant un déjeuner sainD’autre part, la présentation des plats n’est pas à négliger : les goûts, les textures, les couleurs etc. suscitent l’envie et participent grandement au plaisir. 

    • Ne pas diaboliser / restreindre un aliment 

    Aucun aliment ne doit être diabolisé, au risque de perturber et freiner la prise alimentaire. Au contraire, il faut insister sur l’importance de l’équilibre alimentaire, des portions, de la diversité et du plaisir associé. 

    La restriction d’aliments lors des repas peut également créer de la frustration chez le résident, et le pousser à rechercher des produits en dehors de l’établissement. Par exemple, une consommation abusive de gâteaux ou autres produits sucrés achetés par le résident ou apportés par les proches venus rendre visite. 

    Une alimentation trop restrictive n’est donc bien souvent pas justifiée au regard du risque fort de dénutrition. Mieux vaut favoriser une alimentation équilibrée, variée et associée au plaisir, qui augmentera le bien-être physique et moral des résidents. 

    Le saviez-vous ?  

    Il existe une Journée Internationale sans régime, ayant lieu chaque année le 6 Mai. Initiée par une diététicienne anglo-saxonne, cette journée a pour but de sensibiliser aux dérives de l’alimentation restrictive, ainsi qu’à l’importance du corps médical dans la prise en charge de l’alimentation.   

     

     

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