En 2019, parmi les 730 000 résidents d’établissements d’hébergements pour personnes âgées en France, 261 000 étaient atteints de maladies neurodégénératives, soit 35% de la population des EHPAD.
Les principales maladies concernées1 :
- La maladie d’Alzheimer : pathologie neurodégénérative la plus courante, conséquence de dysfonctionnement cérébraux. Elle se caractérise par des troubles de la mémoire, de la pensée et du comportement2.
- La maladie de Parkinson : caractérisée par la dégénérescence des neurones à dopamine, impliqués dans le contrôle des mouvements. La maladie de Parkinson connaît trois symptômes majeurs : lenteur dans les mouvements, rigidité, tremblements au repos3.
- La sclérose en plaques : liée à un dysfonctionnement du système immunitaire qui entraîne des lésions provoquant des perturbations motrices, cognitives ou encore sensitives4.
Les liens entre nutrition et maladies neurodégénératives
Alimentation, nutrition et maladies neurodégénératives sont étroitement liées. Les choix alimentaires, et le mode de consommation choisi peuvent avoir un impact significatif sur le développement et la progression de ces maladies, et sur la fluctuation du poids.
Un patient atteint de la maladie d’Alzheimer par exemple, peut rapidement perdre du poids dû à son traitement, aux troubles du comportement ou encore aux changements de régime alimentaire. En témoigne le nombre croissant d’études portant sur ces interactions, dont voici les principaux résultats :
Stress oxydatif et maladies neurodégénératives
Le stress oxydatif se caractérise par la surexposition des cellules à des molécules appelées « radicaux libres », qui attaquent les cellules et peuvent en altérer le fonctionnement. La cause principale de la production de radicaux libres dans l’organisme est le tabagisme, la prise de médicaments, la pollution et une alimentation déséquilibrée. La production de radicaux libres par l’organisme est notamment causée par le tabac, la prise de médicaments, la pollution ou une alimentation déséquilibrée.
Cependant, ces molécules sont naturellement détruites par d’autres molécules appelées « anti-oxydants ». Ces anti-oxydants sont naturellement présents dans certains aliments, principalement des fruits et légumes. C’est pourquoi, tout au long de la vie, une alimentation équilibrée riche en fruits et légumes suffit à protéger les cellules du stress oxydatif.
Avec l’âge, le déséquilibre de la balance entre radicaux libres et anti-oxydants (en faveur des radicaux libres) progresse : l’exposition au stress oxydatif est donc plus fréquente. Les cellules cérébrales étant très sensibles au stress oxydatif, il peut alors être à l’origine de maladies neurodégénératives5.
Lien entre microbiote intestinal et santé cérébrale
Le microbiote intestinal est défini par l’ensemble des micro-organismes (dont des bactéries) présents dans l’intestin. Ces micro-organismes vivent en symbiose avec le corps et participent à certaines fonctions notamment digestives et immunitaires6.
Depuis quelques années, les travaux de recherche sur l’axe microbiote - intestin - cerveau se multiplient et mettent en lumière l’existence d’une communication hormonale, nerveuse et immunitaire entre ces trois organes.
L'altération de la composition du microbiote intestinal associée à l'âge pourrait contribuer à une immunosénescence et au processus d’inflammation chronique lié au vieillissement. Ce dernier est responsable, à terme, d’une altération des fonctions cérébrales.
Il a notamment été démontré que le microbiote intestinal joue un rôle crucial dans la maladie d’Alzheimer5.
Une récente étude démontre également qu’un dérèglement du microbiote pourrait être à l’origine de la maladie de Parkinson. En effet, les patients touchés par cette maladie souffrent d’un déséquilibre généralisé du microbiote intestinal. Ce déséquilibre serait ainsi à l’origine d’une cascade de dysfonctionnements (surabondance d’agents pathogènes, de substances toxiques, état inflammatoire…) qui induisent une vulnérabilité aux maladies dégénératives telles que la maladie de Parkinson7.
Retrouvez dans la dernière partie de cet article des exemples d’aliments pour prendre soin du microbiote intestinal de vos résidents.
Comment les maladies neurodégénératives impactent-elles l’alimentation8 ?
Conséquences des maladies neurodégénératives, certains symptômes peuvent perturber l’alimentation des personnes concernées :
- La désorientation et les troubles du comportement (démence, hallucinations) : les résidents atteints de maladies neurodégénératives ont de plus en plus de difficultés à se concentrer lors des repas. Au fil des jours, leur capacité à distinguer les aliments qu’ils apprécient ou non diminue, tout comme leur aptitude à se servir des couverts, etc.
- La perte de l’appétit et l’altération du goût : on observe chez les malades un désintérêt fréquent pour l’alimentation et une démotivation à se nourrir. Certains présentent également une altération du goût qui accentue cette démotivation.
- Troubles moteurs et dysphagie : symptômes fréquents de plusieurs pathologies, des troubles liés à la déglutition peuvent apparaitre. L’alimentation devient alors contraignante, ce qui peut conduire à un blocage.
- Troubles du comportement alimentaire et de la communication : dans certains cas, le malade est dans l’impossibilité d’exprimer ses besoins, ses envies et son ressenti. L’accompagnement peut alors s’avérer complexe, notamment autour de l’alimentation.
L’ensemble de ces troubles alimentent le cercle vicieux de la dénutrition et entretiennent la fragilité des malades. Une personne âgée atteinte d’une maladie neurodégénérative peut donc s’exposer à un risque élevé de dénutrition sur le long terme.
Comment concilier nutrition et maladies neurodégénératives3 ?
L’environnement : un élément clé pour la réussite d’un repas
La mise en place d’un environnement agréable est essentielle pour favoriser une bonne alimentation. Le repas doit donc être pris dans un espace dédié, à l’atmosphère rassurante. Il est recommandé de plutôt privilégier les couleurs chaudes, pastels pour la décoration de la salle de restauration. L’utilisation d’assiettes aux rebords colorés peut également être intéressant car, en plus d’apporter une touche de couleur, permet d’en visualiser les limites. Autre conseil pour aider les résidents à s’impliquer dans le repas : instaurer une ambiance « comme au restaurant », ce qui facilite en général l’alimentation !
Les sources de distractions sont à retirer lors du repas, afin que l’attention des résidents soit focalisée sur l’alimentation. Radio, télévision, décorations surchargées etc. sont donc à éviter.
L’aspect social de ce moment est en revanche important : les échanges entre résidents contribuent à l’instauration d’une ambiance conviviale et chaleureuse. Un plan de table bien construit, en fonction des affinités, y participe également.
Pour susciter l’envie de manger, une attention toute particulière doit également être portée au dressage de la table et des assiettes.
Les menus : trouver le bon équilibre entre plaisir et besoins nutritionnels
Comme évoqué précédemment, certains nutriments sont particulièrement intéressants dans la prévention et la prise en charge des maladies neurodégénératives :
- Nutriments antioxydants pour limiter le stress oxydatif : certaines vitamines comme les vitamines C et E, certains oligo-éléments comme le zinc, le manganèse ou le sélénium ou encore les polyphénols, caroténoïdes et flavonoïdes9.
Différents aliments possèdent un fort pouvoir anti-oxydant comme10 :- Des fruits et légumes : pomme granny Smith avec sa peau, pruneaux, poire, chou rouge, betterave, asperge, brocolis
- Des oléagineux : amandes, noisettes, noix de pécan, pistaches…
- Des épices : cannelle, clou de girofle, origan, cumin
- Fibres favorisant l’équilibre et la santé du microbiote intestinal : afin de prendre soin du microbiote intestinal, il est essentiel que l’alimentation soit variée, équilibrée et riche en fibres alimentaires11. En effet, elles sont la principale nourriture du microbiote intestinal. De plus, des études s’accordent à dire que plus l’alimentation est variée, meilleure est la diversité du microbiote intestinal. C’est cette diversité qui reflète la bonne santé du microbiote, et un microbiote en bonne santé peut mener à bien toutes ces missions12.
Si la prise en charge et la couverture des besoins nutritionnels sont importantes, le plaisir ne doit cependant pas être laissé de côté. D’où l’intérêt de préparer des plats appétissants, qui auront du sens et rappelleront de bons souvenirs aux résidents. Favoriser des produits appréciés (fromage, fruits et légumes frais…) ainsi que des plats qui rappellent la vie comme à la maison peuvent être des solutions pour faire retrouver aux résidents le plaisir de manger.
Selon l’appétit, les besoins et les envies des résidents, des collations peuvent également être proposées.
Bien connaître ses résidents pour une meilleure prise en charge
Bien connaitre ses résidents permet de proposer des plats qui donnent à chacun envie de bien s’alimenter. Lorsque les résidents ne sont pas en mesure d’exprimer leurs goûts et préférences, ce qui est courant dans le cadre de pathologies neurodégénératives, les aidants (famille, entourage) peuvent être consultés, même si parfois les goûts peuvent évoluer. Si nécessaire, il est également envisageable de proposer des menus adaptés à certains résidents pour les pousser à mieux s’alimenter.
Dans la lutte contre les maladies neurodégénératives, une alimentation équilibrée, riche en fibres, fruits et légumes, offrira au corps les nutriments nécessaires pour renforcer le système immunitaire.
Adopter de nouvelles habitudes alimentaires saines permettra d’accroître la sensation de bien-être général, tout en contribuant à la lutte contre la maladie.
Les menus proposés et l’atmosphère créée lors des repas ont également une influence considérable sur le lien à l’alimentation des résidents d’EHPAD. Contactez-nous pour découvrir comment Sodexo accompagne les patients atteints de maladies neurodégénératives et transforme chaque repas en un moment convivial pour les patients.
Service de Restauration