Le gaspillage alimentaire est au cœur du débat contemporain avec des dimensions éthiques, sociétales et environnementales. Un tiers de la production alimentaire mondiale finit à la poubelle. Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre après les États-Unis et la Chine.
La prévention du gaspillage alimentaire est donc le premier axe de travail des entreprises de services de restauration, telles que Sodexo, pour réduire les émissions. Que ce soit par la gestion de la chaîne d'approvisionnement ou dans le cadre de nombreuses autres initiatives, nous sommes véritablement préoccupés par cet enjeu et, en 2019, nous avons lancé le déploiement du programme de prévention du gaspillage alimentaire basé sur la data dans le secteur de la restauration : WasteWatch.
Nous considérons que le cadre et l’expérience de restauration peuvent influencer les comportements en matière de gaspillage alimentaire. C’est également un sujet qui peut déclencher des divergences d’opinion : les valeurs et les convictions ne conduisent pas toujours à des actes. De plus, l’environnement d’un restaurant d'entreprise ou d’une cafétéria de campus universitaire est à lui-seul autant d’obstacles à la lutte contre le gaspillage - avant même que la nourriture n'atteigne l’assiette du consommateur - et de problématiques au comportement des consommateurs dans ces environnements.
Avec l'aide d'Ogilvy Consulting, nous avons réalisé une enquête sur cinq marchés-clés (le Canada, la France, l'Irlande, le Royaume-Uni et les États-Unis) entre janvier et mars 2020, et nous avons interrogé 4 360 étudiants et adultes en activité, qui se rendent à la cafétéria de leur entreprise ou de leur campus universitaire au moins deux fois par semaine.
Les résultats de cette enquête peuvent être bénéfiques à tous les acteurs de la chaîne alimentaire, des producteurs aux consommateurs. Certes, cette enquête a été menée avant l’épidémie de COVID-19, mais nous estimons que les résultats restent pertinents et accompagnés d’enseignements significatifs. L'analyse a été complétée par des observations comportementales et ethnographiques dans les restaurants d'entreprise et les espaces de restauration des campus universitaires de chaque pays.
Cette enquête nous a permis de mieux comprendre la notion de gaspillage alimentaire dans ces établissements et les comportements qui y sont associés. Nous espérons améliorer la manière dont les professionnels de la restauration peuvent se rapprocher des consommateurs et identifier des solutions de prévention du gaspillage alimentaire.
5 enseignements-clé :
La prise de conscience et la préoccupation ne sont pas suffisantes pour agir, malgré le prix à payer.
Une grande majorité des personnes interrogées se dit préoccupée et convient que le gaspillage alimentaire est un problème environnemental important qui requiert une attention urgente. 69 % des personnes interrogées déclarent prendre régulièrement des mesures pour alimentaire, et une majorité d'entre elles ne pensent pas trop gaspiller même si elles estiment que leur gaspillage représente environ 18 euros par semaine en moyenne.
A cadre différent, comportement différent mais toujours de grandes attentes
Seules 21 % des personnes interrogées estiment que le restaurant d'entreprise ou le restaurant universitaire est l'endroit où elles gaspillent le plus de nourriture. Elles ont également des attentes élevées en matière de gestion du gaspillage - moins de 50 % d'entre elles pensent que ces restaurants font tout leur possible pour gérer ce gaspillage alimentaire.
La qualité des produits est importante
Si 85 % des personnes interrogées sont satisfaites de la qualité de la nourriture servie dans leurs restaurants d'entreprise ou universitaires, la qualité reste un facteur-clé qui influe sur la tendance de ces personnes à gaspiller dans les restaurants d’entreprises ou universitaires. Parmi les personnes satisfaites de la qualité des produits, 58 % estiment qu'elles gaspillent moins de nourriture en mangeant dans un restaurant d'entreprise ou sur un campus universitaire plutôt qu'à la maison. Plus des deux tiers des personnes interrogées qui n'étaient pas satisfaites de la qualité de la nourriture, quant à elles, affirment le contraire.
Les consommateurs ont besoin d’aide pour garder cette question à l’esprit
Si 81% des personnes interrogées reconnaissent que la diminution du gaspillage alimentaire dépend bien d’elles, elles confirment également moins y penser lors qu’elles prennent leur repas dans un restaurant d'entreprise ou sur un campus universitaire que lorsqu’elles font leurs courses ou bien qu’elles cuisinent.
Les consommateurs sont ouverts au changement pour lutter contre le gaspillage alimentaire
78% des personnes interrogées demandent que les sociétés de services de restauration s’impliquent dans la réduction du gaspillage alimentaire. C’est leur manière de confirmer qu’il est difficile de toujours avoir cette idée en tête au quotidien. Si pouvoir adapter les portions est la proposition la plus populaire, les consommateurs souhaitent également des campagnes de sensibilisation et des services adaptés pour éviter le gaspillage alimentaire. Les consommateurs sont également ouverts à des portions plus petites et à des menus plus simples, mais dans la réalité, cela implique une planification et une communication bien préparée.
Téléchargez votre exemplaire des résultats de l’enquête (seulement en anglais)