En pleine crise sanitaire, penser aux plans d’évacuation en cas d’incendie n’est peut-être pas la première chose à laquelle une entreprise réfléchisse. Les équipements médicaux, la présence de personnel d’urgence ou les problèmes de gestion des installations - comme la filtration de l'air – voilà, à juste titre, le cœur des préoccupations.
Cependant, avec l’apparition de tentes en guise de centres de soins COVID (lien) auprès des hôpitaux, ou l’utilisation en urgence de salles de sport ou d’ailes entières d’hôpitaux jusque-là inutilisées ... de nouvelles considérations ont fait surface.
Par exemple, ces nouvelles chambres de patients n'ont pas été conçues pour supporter les lourdes charges en oxygène des ventilateurs. Que se passerait-il si un incendie se déclarait avec une telle quantité de combustible (oxygène) à proximité ? Et comment évacuer un si grand nombre de patients ?
Chez Sodexo UK, les équipes de gestion des installations sont pluridisciplinaires et hautement qualifiées. Elles ont décidé de faire appel à l’ingénieur-feu Mazin Daoud, et à son expertise en matière de sécurité incendie afin de rédiger une évaluation des risques au sein de nombreux hôpitaux de campagne et services COVID-19 en Angleterre et au Pays de Galles.
Mazin nous explique :
"A l'origine, on m'a demandé de rédiger une procédure opérationnelle de base pour l'évaluation des risques incendie au sein des hôpitaux de campagne COVID-19. Mais, en raison de ma connaissance des risques générés par le volume d’oxygène nécessaire à tous les ventilateurs, on m'a demandé d'assister l'hôpital ExCeL à Londres. De là, le responsable de la sécurité incendie des établissements de soins du Pays de Galles m'a demandé de préparer les stratégies d'incendie pour deux nouveaux hôpitaux de campagne Nightingale et deux nouvelles ailes COVID-19 (au sein d'un hôpital existant). Similaires sur bien des points, chaque évaluation se différencie en fonction du niveau de dépendance du patient. En cas d’incendie, des patients en convalescence sont plus aptes à s'évacuer seuls, tandis que le simple fait de devoir déplacer des patients sous respirateur représente un danger potentiel pour le patient lui-même. L'élément-clé de chaque plan consistait à élaborer des solutions différentes pour s'assurer que tous les patients aient le plus de temps possible pour évacuer les lieux en cas d'incendie.
Les bâtiments à plafonds bas ont nécessité le recours à l'ingénierie du feu pour apporter des solutions telles que des ventilateurs automatiques qui évacuent la fumée et la chaleur d'un incendie, tandis que les bâtiments à hauts plafonds offrent beaucoup plus d'espace pour que la fumée et le feu puissent se déplacer verticalement, réduisant ainsi le risque de propagation horizontale".
Une fois les évaluations des risques d'incendie terminées, elles ont été transmises aux autorités, au NHS et aux casernes de pompiers locales afin que chaque entité ait une parfaite connaissance des systèmes fournis, des procédures d'urgence et du plan.
Mazin rajoute:
“Le COVID-19 est une maladie très grave dont j’ai vraiment pris conscience lorsque mon oncle, qui n’était pas tellement plus vieux que moi, en est mort. Je ressens l'urgence un peu plus chaque jour et j'ai été impressionné et inspiré par toutes les personnes qui ont réagi de manière étonnante. Tous ceux qui ont travaillé sur ces projets, l’ont fait sans relâche, parfois dans des conditions très difficiles et dans des délais incroyables, pour les mener à bien avec une rigueur exemplaire.
Je me souviens avoir vu les chinois construire un hôpital en deux semaines et m’être dit "c'est incroyable". Nous aussi, nous accomplissons des choses toutes aussi incroyables. Nous réalisons des choses qui nous auraient semblées impossibles il y a encore quelques semaines.
Au milieu de tout cela, Sodexo a fait preuve d'une confiance sans limites en mes capacités, me laissant travailler sur ce projet sans aucune question ni prérequis, me permettant simplement d'aller aider autant que je le pouvais. Toute cette expérience m'a vraiment apporté un grand sentiment d’humilité.
Cette période sans précédent restera dans nos mémoires pendant des années, mais là, aujourd’hui, je supplie les gens de suivre les conseils des autorités, de rester chez eux et d’aider les soignants. »
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